Présentation Commune
Connaissez-vous le territoire de la Commune d'Ollon ? Il vaut la peine de le visiter. Il est borné au sud par le Rhône et la douce colline de St-Triphon, puis grimpe jusqu'au Chamossaire, au nord; il redescend de la pointe du Meilleret au Col de la Croix, au nord-est et s'étire au sud-est par la rive droite de la Gryonne, jusqu'aux hameaux de Panex, Plambuit et d'Exergillod qui le délimitent au nord-ouest avec la Grande-Eau. Il se baigne ainsi dans le midi rhodanien avec ses 123 hectares de vigne. Elles sont plantées en 5 secteurs bien déterminés, ce qui permet de faire de bonnes sélections. Ensuite, le territoire s'en va respirer et retrouver ses esprits dans ses forêts et pâturages . Avec ses 5.959 hectares, c'est la sixième commune du Canton en superficie.
La première mention du lieu remonte à 516 : le roi des Burgondes, Sigismond, céda alors Ollon, appelé Aulonum, à l'abbaye de St-Maurice ainsi d'ailleurs que tout le Pagus de la tête du lac. Au 10ème siècle, une tour de vigie fut élevée sur la colline de St-Triphon, où elle continue de trôner, majestueuse. Mais au cours des guerres de Bourgogne, la contrée d'Ollon tomba, comme Aigle d'ailleurs, aux mains des bernois. Cependant l'abbé de St-Maurice y conserva ses droits de taille jusqu'en 1636 où, à la demande de Berne, ils furent rachetés par les habitants du lieu. Il y détenait aussi quelques belles propriétés.
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Gros plan sur la 9ème ou 10ème ligne avant la fin : 'Aulonum'. Acte de fondation de l'Abbaye de St-Maurice (30 avril et 15 mai 515) : Cet acte de fondation n'a pas été rédigé en 515, mais par un clerc au début du IXème siècle. Il a été copié de multiples fois. Le nom d'Ollon n'apparaît que dans une copie datant de l'an mil environ. La fondation des Archives de St-Maurice ne possède pas l'original de cette recension du XIème siècle. C'est une autre copie postérieure de plus d'un siècle qui est présentée ici. |
Une organisation fédérative régissait la Commune divisée en 12 quartiers ou sections appelés 'dizains' : chacun d'eux, avec ses bourgeois, gérait sa bourse, choisissait son fanion aux couleurs rouge et verte différemment combinées, élisait son conseil composé des chefs de famille, qui avait à charge les problèmes liés aux eaux, à la messagerie, à la police rurale et à l'école. Mais c'est une assemblée générale qui se réunissait au temple d'Ollon , qui s'occupait des affaires communales et judiciaires (vous pouvez d'ailleurs y voir encore la chaire déposée dans la chapelle Saint-Michel meuble qui était réservée au Bailli pour rendre la justice et datant de 1655), des relations avec les autres communes, de la gérance des grands alpages collectifs, les litiges de limites et de jouissance de biens, de la construction des digues et des chemins, des questions militaires.
En dehors de cette assemblée, un conseil de 24 prud'hommes expédiait les affaires courantes. C'est seulement en 1803 que le nom de Commune fut substitué à celui de mandement. Contrairement à ce qui s'est passé dans d'autres régions du canton, les 'dizains' restèrent unis. Aucun n'a manifesté le désir de former lui-même une commune. Au début du 19ème siècle les 'dizains' de montagne pensèrent sérieusement à se rendre autonomes. Mais un vote du Grand Conseil leur refusa alors de faire sécession. Ainsi se constitua la Commune d'Ollon, aujourd'hui si variée dans ses aspects géographiques, démographiques, qui conditionnent la grande diversité des activités économiques qui s'y déploient.
Car, qui prend le temps de se promener sur les routes et chemins de la Commune, de traverser nos 23 villages et hameaux, et d'observer avec attention, ne peut qu'être frappé par les différents modes de vie en parfait accord avec la situation naturelle. Voici d'abord Ollon, le chef lieu, grand village agglutiné autour de son clocher si typique, et entouré de vignobles . Situé au pied de la montagne, il jouit d'un climat privilégié, d'une douceur de vivre presque méridionale. L'eau des sources, après un long périple, ne remplit pas moins de 13 fontaines soit 27 bassins. Que de belles demeures à admirer, malgré le rapprochement étroit des maisons : l'Hôtel de Ville , rénové il y a quelques années, le bâtiment des anciens bureaux communaux, qui abrite maintenant le caveau des vignerons, le bâtiment administratif datant de 1885, le temple et sa cure, témoins du | Hôtel de Ville et Eglise d'Ollon |
passé ! N'oublions pas le château de La Roche dont les origines remontent au début du 13ème siècle et qui retrouve une nouvelle vie.
Une partie des habitants de ce pittoresque village se voue à l'agriculture, à l'élevage du bétail ou à l'artisanat, et nombreux sont ceux qui sont heureux de posséder une vigne qu'ils soignent amoureusement pour produire ce grand crû d'Ollon tant apprécié, vinifié et commercialisé par une Association viticole et par plusieurs vignerons-encaveurs fiers des différents crus produits sur ces coteaux ensoleillés. Le village s'est étendu au sud durant ces dernières décades au milieu des vergers , où se sont implantées des villas qui rivalisent d'ordre et de propreté. Le peintre Frédéric Rouge s'est plu à immortaliser ces magnifiques paysages dans plusieurs de ses oeuvres.
Ollon compte également un complexe scolaire comprenant 26 salles de classes, une salle de gymnastique et une piscine couverte. Ces élèves sont scolarisés entre Ollon et Villars.
Au bord du Rhône, blotti contre sa colline, nous apercevons maintenant le petit village de St-Triphon bâti sur le roc, connu à l'époque pour ses carrières de marbre noir, ainsi que par sa tour carrée de 18 m de hauteur qui domine le grand massif rocheux , tour dont l'unique porte se situe à 9 m. du sol !
Si nous poursuivons notre route, arrêtons-nous un instant dans quelques-uns de ces villages paisibles : Antagnes , village typiquement vigneron, Glutières , apprécié par les amateurs de calme, Huémoz , qui fut longtemps le village le plus important des hauts de la commune, les Combes qui se repose des fameuses courses de côte d'Ollon-Villars, Plan d'Essert qui reste fidèle à ses vignes, villages symbolisant pour leurs habitants les régions des 'mi-monts'. Ils se situent en effet entre 600 et 1'000 m, altitude moyenne entre le Chamossaire, point culminant de la Commune (2'115 m) et St-Triphon (400 m) . C'est là, bénéficiant d'une nature accueillante de pâturages toujours verts qu'habitent, pour la plupart, des agriculteurs se consacrant de père en fils au dur labeur de la terre et à l'élevage du bétail.
Un peu plus haut, nous voici dans la région touristique de la Commune qui comprend le plateau de Villars-Chesières-Arveyes, de Bretaye qui, tout comme les secteurs d'Encex, où plusieurs chalets ont été magnifiquement rénovés, du Col de la Croix, de Conche , qui a vu naître l'orchestre des armaillis portant son nom, ou de Coufin, donnent à la Commune ses pâturages en été et son vaste domaine skiable en hiver. L'accès en est aisé grâce au chemin de fer Bex - Villars-Bretaye et à la télécabine Villars-Roc d'Orsay. Le réseau routier est soigneusement entretenu et toujours dégagé en hiver, exception faite cependant pour la route du Col de la Croix, ainsi réservée à l'usage exclusif des promeneurs et des adeptes du ski de fond .
En hiver, saison où la fréquentation est la plus dense, les amateurs du sport de glisse partent à la découverte de 100 km de pistes de ski alpin et, s'il leur en prend l'envie, rejoignent aisément la station des Diablerets avec une installation de liaison . En été, comme en hiver d'ailleurs, notre station de Villars peut s'enorgueillir d'offrir à ses hôtes une patinoire artificielle couverte, un bowling, une piscine couverte, un toboggan aquatique extérieur en été, un solarium panoramique sur le toit et 2 half court. Un centre de tennis comportant 6 courts de tennis couverts et 5 courts de tennis en plein air. Les amateurs de golf, quant à eux, bénéficient d'un merveilleux parcours de 18 trous situé à une altitude de 1'600 m., au cœur des Alpes vaudoises , et profitent d'une vue absolument magnifique Cela en fait un des seuls golfs d'altitude ouvert de juin à octobre. Une extension du parcours est actuellement en cours, afin de satisfaire mieux encore une clientèle de connaisseurs.
Voir également la brochure 'Trésors de mon pays' (Ollon-Villars-Chesières)
ST-TRIPHON
Description
Lorsqu'on approche de Saint-Triphon, on découvre sur une crête rocheuse les vestiges d'un ouvrage fortifié féodal très étendu. Des fouilles systématiques n'ayant pas été entreprises jusqu'ici, il n'est pas possible de préciser les relations architectoniques et les diverses phases de la construction de ce monument. Délimitée de tous les côtés par des parois de rochers abruptes, la colline de St-Triphon mesure quelque 500 mètres dans son axe longitudinal et 120 mètre là où elle est la plus large. Les éléments de mur encore conservés laissent supposer que la colline était fortifiée dans son ensemble.
Acte sur lequel il figure la première citation d'une chapelle à St-Triphon (4 décembre 1168) : Le clerc Guillaume, fils d'Amaldrade et frère du chevalier Humbert, donne à St-Maurice et à ses serviteurs la moitié de la chapelle de St-Triphon |
Partant du village de St-Triphon, le chemin qui mène à sa tour passe, à mi-hauteur, près d'une dépression de terrain où l'on peut encore voir les restes de l'ancienne porte d'accès au plateau de St-Triphon. Le chemin se dirige vers le nord-est de la colline, où se dressent les ruines d'une tour et d'une chapelle romane.
La moitié sud-ouest de la colline comprend les restes d'un signal bernois destiné à communiquer visuellement avec les autres signaux de la région, dont ceux de la Tour de Duin et de Plantour (en dessus de Verschiez) La tour médiévale, reste d'un ancien château, était entourée d'un mur polygonal lui servant d'enceinte. Ses parements consistent en un appareil d'une remarquable régularité. La lignée de consoles de pierre qui couronne le sommet de cette tour marque l'endroit où devait se trouver une galerie de bois. Le donjon ne comprenait pour toute ouverture que la porte y donnant accès située au 1er étage, de minuscules fenêtres romanes et le canal d'écoulement oblique des latrines. |
Tour de St-Triphon |
Histoire
La colline de St-Triphon a été occupée depuis l'âge du bronze. De beaux objets retrouvés sur ce site attestent une occupation romaine également.
Les premiers textes qui mentionnent la tour remontent au 13ème siècle.
En 1232, Thomas de Savoie donna le château en fief à Guy de Saillon qui, en échange, céda au comte les droits qu'il possédait sur Saillon. Par la suite, les seigneurs de Saillon , puis ceux de Pontverre, qui leur étaient apparentés, résidèrent à St-Triphon en qualité de vassaux savoyards. Au 14ème siècle, le fief changea plusieurs fois de mains, jusqu'à ce qu'il revienne en 1341 à la famille Thomme, une famille de banquiers lombards au service de la maison savoyarde, puis passa à la famille Rovéréaz qui réussit à regrouper ses principaux biens et droits vers 1530. S'ils conservèrent leur propriété foncière jusqu'en 1798, leurs droits de souveraineté, eux, furent repris, après les guerres de Bourgogne, par les Bernois. Ils furent attribués au mandement d'Ollon. Quant au château de St-Triphon, il fut, comme tant d'autres, victime des guerres de Bourgogne.
Extrait d'un registre dans lequel le chancelier de l'Abbaye copiait les actes privés passés dans la basse valée du Rhône, registre appelé le Minutarium Majus (janvier 1301) : Les communautés d'Arveyes et de Villars nomment comme procureurs Hugues dit de Valpelline et Ulrich dit Gindre pour les représenter en toute circonstance. |
Registre de reconnaissances écrit par le notaire Claude Thozel (29 octobre 1567) : Louise, fille de Raoul Rollier, épouse de Jean de Magiz, reconnaît tenir divers biens de l'Abbaye sur le territoire communal d'Ollon |
Documents d'archives mis à disposition par la Fondation des Archives historiques de l'Abbaye de St-Maurice